Solitude éphémère...

Délicatement éclairée par les rayons dorés du soleil levant, Mia était assise sur le sable, juste au bord de l’eau, dans la douce fraîcheur qui subsiste encore à l’aube. Les vagues tièdes, s’écrasant en petites vaguelettes sur le rivage léchaient ses pieds nus de la jeune hybride qui semblait contempler l’étendue turquoise avec mélancolie.

En vérité, la jeune fille avait les pensées ailleurs et, si elle fixait la mer, ce n’était volontaire. Elle était loin, très loin, dans les méandres de sa mémoire. Peut-être était-elle déjà venue ici? Elle était seule à savoir.
Pour une fois, Yuki n’était pas avec elle. Une première, ou presque, depuis bien longtemps. Mais Mia avait besoin d’être seule de temps en temps et aujourd’hui sans doute plus que les autres fois. La jeune fille sourit en repensant à la tête de la louve lorsqu’elle lui avait demandé de rester à Esméa. La pauvre bête était partie, vexée, la queue entre les jambes.

*Pauvre petite Yuki…*

L’endroit était dangereux et la jeune Seconde n’était pas tellement prudente d’avoir laissé le fourreau contenant son épée plus loin, sur la plage. Si quelqu’un ou quelque chose venait à attaquer, elle devrait se défendre sans armes, et ce n’était pas vraiment son jeu préféré. Surtout qu’avec une simple robe blanche, ses mouvements seraient légèrement entravés.
De toute façon, Mia espérait que personne ne viendrait car elle n’aimait pas se battre, bien qu’elle y soit souvent trop obligée.

Le vent soufflait de façon à soulever ses longs cheveux bruns, rafraîchissant son visage, mais ne lui laissant pas entendre la personne qui arrivait dans son dos…

"Bouge toi un peu!"

Keysim se réveilla en sursaut. C'était l'un des marins qui l'avait réveillé... Le meneur des rebelles avait pris le bateau à un port clandestin sur une plage non loin des montagnes, au nord, pour ralier Galiä après sa petite mésaventure au coeur du feu*. Il s'était endormi dans sa petite cabine, peu éclairée et sans la moindre hygiène.
Et là, les conditions climatiques étaient assez mauvaise; une tempête se levait. Tout le modne, les marins comme les rares passagers, devait aider. Keysim et sa force incroyable par rapport à son corps, aidait assez bien. Cependant, ils approchaient trop des récifs, le vent était trop fort, et, bien vite, une vague énorme et destructrice balaya le navire, envoyant le rebelle par dessus-bord.
Il s'était réveillé miraculeusement sur la plage, loin des rochers où s'était terminé le voyage sur Hama pour les autres passagers du navire... A présent, Keysim marchait sur le sable, se demandant où il pouvait être... Mal rasé, sentant l'eau de mer et ses vêtements à moitié déchirés, il avait vraimetn l'air d'un clodo.
Il apperçut Mia et lui fit signe en disant ;

"Ohéééééééé! On est où?"

Plongée dans ses pensées et dans l’écoute vaine d’un vent taquin, Mia s’était à présent levée et la brise semblait s’amuser à tenter de soulever la longue robe blanche dont elle était drapée.
Elle essayait, grâce à ses oreilles de loup, d’écouter les bruits que lui portait le vent mais elle n’entendait rien d’autre que les débris d’un navire qui avait du s’écraser sur les falaises.

Déçue, elle s’apprêtait à plonger dans l’eau tiède lorsqu’une voix plus ou moins familière l’interpela. Ecarquillant les yeux de surprise, elle se retourna vivement pour donner raison à ses suppositions.
Devant elle (ou un peu en diagonale sur la gauche, comme vous le sentez) se tenait Keysim, mal rasé, sale, trempé et dans un état si pitoyable qu’elle renonça à essayer de le décrire.
S’approchant de lui, elle le dévisagea pour s’assurer une dernière fois que c’était bien de lui qu’il s’agissait. Oui. Pas de doute. C’était bien lui.
Intriguée, elle l’interrogea.

Mon dieu, mais que t’es-t-il arrivé?! Pourquoi tes vêtements sont déchiquetés et… pourquoi tu te promènes avec des algues…?

Tout en parlant, elle lui ôta un bouquet d’algues de l’épaule avec, sur le visage, une expression de profond dégoût. La jetant au loin, sur le sable blanc elle s’empressa de répondre à sa question puisque lui ne parlait pas.

Nous sommes à l’extrême Est de Grüm. Pourquoi n’es-tu pas à Galiä?

Mais brusquement, un éclair de lucidité lui traversa l’esprit. Les débris… Son expression changea jusqu’à devenir moqueuse.

Ne me dit pas que c’est ton bateau qui s’est écrasé sur les falaises…?

Keysim examina Mia de la tête aux pieds. Elle le tutoyait... Mais il ne parvenait plus à se souvenir de l'identité de l'hybride qui se trouvait devant lui. Il garda le silence une bonne minute avant d'enfin réaliser que c'était la seconde d'Esméa. Par contre, pour ce qui était de son nom...

"J'avais fas un petit voyage et je rentrais clandestinement...Je voulais décompresser. On est donc à l'Est... Eh bien, il me reste du chemin a parcourir."

Il soupira longuement et eut un tilt. KLe nom de la fille... C'était comme un chat qui avait faim, ça l'avait marqué. Mia. Il lui sourit et se gratta la tête en pivotant sur lui même. Au loin, à l'ouest, il voyait effectivement les murs de Galiä.

"Et toi, tu fais quoi ici? Sans ta bestiole en plus?"

Se campant brusquement sur ses deux jambes, Mia répliqua, visiblement furieuse que l’on traite Yuki de « bestiole ».

Ce n’est pas une bestiole, c’est une louve! Et elle n’est pas avec moi car j’avais besoin d’être seule. Et figure toi que je l’étais avant que tu ne débarques d’on-ne-sait-où!

Non mais franchement, comment osait-il insulter ainsi la moitié de l’âme de la jeune fille? Il était peut-être plus gradé qu’elle en hiérarchie mais cela ne lui donnait pas le droit de qualifier Yuki de bestiole.
M’enfin… Levant les yeux au ciel, la jeune hybride en revint à ce qui l’intéressait, après les insultes de sa louve.

Tu as fait un petit voyage où? Puis, passant du coq à l’âne, en effet, si tu veux rentrer à Galiä, il te reste du chemin à faire, et, sans vouloir te vexer, tu n’as pas l’air tout à fait en état de faire cette marche…

Keysim faisait vraiment peine à voir. On aurait dit qu’il s’était exilé sur une île déserte durant deux semaines, sans rien manger ni boire et qu’il était revenu à la nage. Bien sûr il avait prit un bateau, il venait de le lui dire, mais il rapportait tout de même avec lui la moitié de la mer, tant il était trempé.

Keysim se rendiut compte qu'il avait offensé la douce seconde d'Esméa en traitant son animal de compagnie peu commun de 'bestiole' il psalmaudia un peutit mot d'excuse gêné, n'ayant jamasi souhaiter créer la moindre discorde entre eux. Il regarda autour de lui. Sa monture était suremetn dans les écuries du palais renégat, et ils étaient trop loin pour qu'il puisse l'appeler. Tant pis.

"Bon... A vrai dire, j'étais dans les montagnes puis j'ai eu quelques mésaventures."

Il regarda la jeune fille ensuite assez intensément. Elle s'isolait assez rarement, du coup, il était logique de penser qu'elle n'était pas, elle non plus, au milieu de sa forme. Cependant, le chevalier ne dsit rien, et, essuyant ses armes tranchantes qu'ila vait avec lui contre sa veste (elle-même détrempée, mais c'était toujours mieux que rrien pour éviter la rouille). Ensuite, il dit :

"Bon bah, j'ai plus qu'a marcher. T'en fais pas pour moi, je sais toujours me débrouiller..."

Réprimant un rictus sarcastique, Mia détourna vite son regard moqueur de celui de Keysim pour s'attarder sur le soleil qui aurait tôt fait de disparaitre derrière l'eau turquoise de la mer qui s'étendait à perte de vue devant ses yeux. La marche ne serait pas évidente en pleine nuit pour le Chef des Rebelles et il aurait mieux valu pour lui qu'il passe la nuit à se reposer plutôt qu'à tenter de retourner à Galia.

Des mésaventures...? Il ne devait pas être vraiment dans son assiette alord... Quoique... au vu de son accoutrement et de son pitoyable état, la question n'était peut être pas à poser... Mais après tout elle non plus.
Enfin, le sujet était secondaire.

Tu ferais mieux de chercher un endroit où passer ta nuit. Le soleil se couche et je te voie mal marché à l'aveuglette durant cinq-cent kilomètres...

Reflexion faîte, un sourire se mit à flotter sur ses lèvres lorsqu'elle tenta, avec brio, d'imaginer Keysim peinant à avancer par une nuit sans lune au côté opposé à Galia. Ca alla même jusqu'à la faire rire mais elle se retint quelque peu, histoire de ne pas éclater de rire soudainement, sans raisons apparentes.
Mais ses soucis à elle lui revinrent bien vite en mémoire et son visage s'assombrit.