Dernières retrouvailles

Cela faisait maintenant deux semaines. Deux semaines que Vlad avait erré en solitaire. Faisant le tour du champ de bataille des plaines rouges, méditant, sans aucun contact. La main toujours posée sur l'Arme Celeste, comme s'il ne parvenait plus à la detacher de son esprit.
Il avait repris la route de Galiä dans l'espoir d'y trouver quelques-uns de ses proches. Ce serait dans ce coin qu'ils le chercheraient s'ils voulaient le voir. Lui, il ne voulait pas les chercher. Ils les verraient s'ils en avaient envie.

Il s'était arrêté entre deux ruines, dans une sombre ruelle qui donnait non loin d'une bouche d'égoût. L'une des entrées de son repaire. La plupart de ses hommes l'attendaient sûrement la-dessous. Ils avaient du fêter la victoire comme il se doit.

Mais Vlad ne souhaitait pas les voir, pas maintenant.
Il faisait les cent pas sous le voile noir de la nuit. Il avait son habituelle tenue : son armure sans manche en peau de bête. Il avait cependant revêtu une sorte de capuche noire. Bien sûr la nouvelle de l'Arme Celeste avait certainement traversé l'île plus rapidement que lui, mais ce n'était cependant pas une raison pour se montrer.

Il décida de s'adosser au mur, guettant la moindre allée et venue...

Nerina avait erré pendant près d’une semaine dans les plaines entourant Galiä. Pas par manque d’orientation, mais parce qu’elle avait cruellement besoin de réfléchir.
En cours de route, son fidèle aigle, Thanatos l’avait rejoint… Et après six jours, elle avait finalement fait route vers le repère des Hors la loi.
Au vu des questions qu’on lui posa là-bas, elle su que Vlad n’avait plus fait d’apparition depuis la bataille… Et c’est le cœur lourd qu’elle commença ses préparatifs.

Après une semaine au camp, elle décida de se rendre en ville. Disons que… Elle voyait assez mal Grey débarqué au milieu des Hors la loi.
Se baladant en ville, ployant sous le poids de son sac, elle entendit à peine le cri de Thanatos, venant des airs.
Râlant contre le piaf qui la faisait courir à travers la ville, elle le suivit pour se diriger vers, si ses souvenirs étaient bons, une entrée du repère.
Et elle s’arrêta brusquement devant, manquant s’étaler.

"Vlad ? C’est toi ?"
Evidemment, question légèrement stupide… Mais il lui semblait différent, plus distant.
Pourquoi ne descendait-il pas rassurer ses hommes qui s’inquiétaient pour lui ?

Lorsque Vlad apercut Nerina dans la petite ruelle, il manqua de lui sauter dessus tellement il était content de la revoir. Mais il était extremement confus. Il l'avait presque abandonné sur le champ de bataille, au profit de ce coffre et de cette arme qui pendait à sa ceinture.
Il portait frequemment la main sur l'arme pour voir si elle était toujours la. Il eut machinalement ce reflexe avant de se baisser pour être à la hauteur de la fillette. Il lui mit ses deux bras sur ses épaules et lui dit :

"J'suis désolé petite...
Les temps ont changé, et j'crois qu'moi aussi..."

Il se rendit compte que le regard de la fillette se portait vers la bouche d'égoût. Comme pour répondre à la question qu'elle n'avait pas posée, il lui dit :

"Tôt ou tard, faudra qu'j'y aille!
Mais j'ai quelques affaires à régler avant que...Avant d'avoir à faire à d'aut'choses!"

Vlad s'était empressé de corriger ce qu'il allait dire. Nerina savait surement qu'il allait mal tourner, mais il ne souhaitait pas faire apparaitre cette connaissance d'une probable faiblesse en lui face à elle. Il la regarda droit dans les yeux et lui dit :

"Tu m'en veux?"

Cela faisait maintenant plusieurs jours qu'elle était à la recherche de cette aura qui entourait le chef des Hors-la-loi, s'arrêtant que pour donner correctement à manger à son fils ou pour lui dégourdir les jambes ou tout simplement pour jouer avec lui. Mais, elle tenait vraiment à le revoir ... au moins une dernière fois avant que l'arme vienne tout gâcher... elle avait été tellement inquiète durant ce temps...

C'est à ce moment-là qu'on pu entendre des bruits de sabots au loin. Puis, petit à petit, une forme apparut. On pu reconnaître un cheval blanc monté par une femme aux cheveux verts qui flottaient au vent derrière eux. Mais, elle tenait un paquet dans ses bras.... un enfant....

Après quelques minutes, Armetia arriva près d'eux, mais ce fit discrète pour ne pas briser le moment que Vlad accordait à Nerina... Elle eut un sourire franc face à cette scène. Mais son fils émit un léger gloussement. La belle sourit en le regardant et le plaça délicatement au sol où il marcha à quatre pattes vers Vlad et Nerina, suivit de très près par l'elfe.

Elle eut un sourire gêné vers Vlad et Nerina...

-Je suis désolée, je ne voulais pas vous interrompre... je vais aller marcher plus loin avec Angel et je vais revenir plus tard....

Elle se pencha pour prendre son fils qui émit quelques protestations.

Nerina resta quelques secondes à le regarder, ses bras lourds reposant sur ses épaules.
La petite fille qu’il avait recueillie un peu plus d’un an plus tôt avait changé. Et c’est maintenant, alors qu’elle arrivait à rester debout sous cette pression sans problème, qu’elle le remarqua. Elle avait grandi… Et elle était largement plus robuste qu’avant. Mais elle entrait aussi dans l’adolescence… Elle apprenait donc à réfléchir avant de parler.

"Prends tes précautions surtout, on ne sait jamais… Ils sont complètement perdus sans toi."
La jeune fille sourit doucement, avec un petit air indulgent. Après tout, il avait voulu la situation dans laquelle il se trouvait aujourd’hui…

"Non, je ne t’en veux pas… Je suis sûre que tu penses bien faire. Mais il y a tant de manières plus efficaces… Tu as choisi celle-là, c’est ton choix."
Tout en le fixant, elle eut un autre petit sourire. Il était fort probable qu’après cela, elle ne le verrait plus. Ou du moins, plus de la même façon. Comment lui dire qu’elle avait accepté de suivre Grey ?

Mais un gloussement l’arrêta dans son élan et elle regarda l’enfant s’approcher d’eux.
Elle sourit plus franchement cette fois. Armetia, elle, savait.
Mais elle ne tenta pas de la retenir, jugeant que c’était à Vlad de la retenir ou de la laisser s’éloigner.

Tandis que Vlad avait les deux mains posées sur les épaules de la fillette, son regard se porta sur l'arme rangée à sa ceinture. Visiblement, cela laissait perplexe la plupart des proches de Vlad. Il soupira, puis finit par lui dire :

"Des moyens plus efficaces... Des moyens plus expeditifs que la mort? Cette arme va me bouffer! Mais j'tomberais pas seul!"

Puis ils furent interrompus par Armetia et son fils. Il savait que tous viendraient. Quelque peu coupé dans sa conversation, il regarda Nerina dans les yeux, et lui dit avant de la serrer contre lui un peu maladroitement :

"S'cuse moi pour le mal que j'ai pu t'faire, ou que j'te ferais peut-être!
J't'oublierais jamais, mais nos chemins doivent se séparer!
Mais avant, j'aimerais que tu prennes ca..."

Vlad relacha son etreinte, et sortit de sous son armure un petit objet enroulé dans du tissu. Nerina le deballa tandis qu'il se relevait pour aller vers son fils. Elle put découvrir une magnifique dague faites d'or et d'ivoire, sculptée avec précision, et visiblement aussi légère que tranchante. Il lui dit seulement :

"C'est un héritage familial! J'veux qu'il te revienne...
Elle m'a sauvé plus d'une fois, et à vrai dire, peu importe c'que t'en feras!
J'veux juste te la donner..."

Cet objet avait eut une valeur sentimentale sans équivalent aux yeux de Vlad. Mais il estimait que c'était au tour de Nerina de la porter. Ce n'était rien de plus qu'une dague, mais c'était sa manière de témoigner son affection. Un objet pas vraiment hérité...Une arme familiale qu'il avait emprunter avant son départ. Mais après tout, Nerina était un peu de sa famille...

Il n'osa pas regarder Nerina. Que penserait-elle de ce misérable don? Des richesses, il en avait a foison, mais il préférait lui léguer un objet qui avait une veritable valeur à ses yeux. Il lui dit seulement avant de se diriger vers son amante :

"Un jour, j'te confierais sûrement une dernière mission... J'espère que je pourrais compter sur toi..."

La séparation était douloureuse pour lui, aussi surprenant que cela puisse paraître. Il alla alors vers Armetia et lui dit :

"Non tu m'dérange pas, j'esperais qu'tu viendrais..."

Il regarda son fils, et fut soulagé de voir qu'il n'avait pas subit la battaille qui avait fait rage quelques semaines auparavant. Il porta un de ses gros doigts boudinés sur sa petite joue maladroitement, et lui adressa un sourire tout aussi maladroit, que ce dernier lui renvoya pleinement.

Son regard se tourna finalement vers Armetia. Son amante d'un soir qui était rapidement devenue une proche, puis finalement une membre de son petit cercle familial. Qui l'eut cru? Il la regarda longuement...Quelle beauté! Dire qu'il la contemplait peut-être pour la dernière fois.

Il lui dit finalement :

"J'vais tenir a peu près le même discours...
J'ai beaucoup à m'faire pardonner, et peu à t'offrir..."

Il regarda brièvement Angel, ne supportant pas davantage ce regard enfantin qui ne demandait qu'à être vu et revu. Puis il dit :

"J'suis pas le père rêvé... Choisir de vivre ses rêves plutôt que d'élever son gosse..."

Vlad avait honte de son comportement. Il regardait Armetia dans le blanc des yeux, en esperant qu'elle parlerait. Nerina était toujours derrière lui. Il ne savait plus où se mettre. Il se comportait en protecteur et en père irresponsable. Mais il n'était pas destiné à ce rôle, c'était évident...

Alors qu'elle rebroussait chemin, elle le sentit se diriger vers elle et leur fils. Elle lui fit un sourire des plus franc et sincère. Elle l'écouta parler à Nerina puis à elle et à Angel, tout en le regardant dans les yeux. Elle l'aimait, elle le savait maintenant et elle ne le laissera pas tomber sans rien faire ou rien dire. Elle attendit qu'il eut terminé de parler avant de se décider à bouger.

Elle fit un pas vers lui pour n'être qu'à quelques centimètres. Elle plaça délicatement sa main libre sur une joue de Vlad et la caressa doucement.

-Je ne t'en veux pas, je ne peux pas t'en vouloir, car ce n'est pas totalement de ta faute. Tu avais ce rêve depuis longtemps, Vlad et cet enfant, n'était pas prévu ni pour toi ni pour moi. La différence c'est que toi tu as eu l'occasion d'accomplir ce que tu voulais... Je ne peux pas te blâmer pour avoir fait cette guerre et avoir hérité de cette arme maudite...

Elle prit une légère pause en jetant un rapide coup d'oeil vers Nerina. Pour continuer à le regarder dans le blanc des yeux. Il pouvait voir dans son regard qu'elle mourait d'envie de l'embrasser, mais à la place elle reprit la parole.

-Tu n'es pas un mauvais père, c'est seulement que ce n'était pas dans tes plans et ça ne fait rien. Sache que ton fils saura qui est son père et tout le courage que tu as en toi, il le saura...

Une larme commença à couler le long de sa joue sans qu'elle ne face un mouvement pour l'arrêter.

-Je sais que l'arme va finir par t'engloutir, mais sache une chose que je serai toujours là quoi qu'il arrive... je ne peux pas t'abandonner comme ça, Vlad... mais tu n'as rien à te faire pardonner, car moi aussi j'ai mes torts.....

Elle savait que c'était peut-être la dernière fois qu'elle le voyait, malgré tout ce qu'elle pourrait y faire, elle ne pourra pas changer le fait que cette arme va finir par le ronger et le faire changer... Donc, oui ça serait peut-être la dernière fois qu'elle le voyait comme étant cet amant qu'elle avait aimé et qu'elle aime encore aujourd'hui.

Puis, n'y tenant plus, elle se pencha délicatement et posa délicatement ses lèvres sur celles de Vlad, dans un baiser timide.....

Baiser timide qui fût interrompu par un grognement sourd et des aboiements mi canins, mi humain! Bien vite on vît Alanna en train de ce battre férocement contre un bandit de grand chemin qui avait essayé de l'attrapper pour la vendre comme esclave! Déjà forte et dangereuse pour son âge, la gamine semblait tenir en respect le marchand d'esclaves qui avait pourtant une grande épée batarde! Puis après un hurlement de douleur tout à fait humain dût à un coup de griffes laissant de profondes lésions au torse de l'homme qui s'effondra, à moitié mort. Mais Alanna était folle de rage! Elle bondit à nouveau sur l'homme et le maintînt au sol par la gorge de sa main droite et leva la gauche pour frapper un coup mortel...si personne n'intervenait dans les secondes qui vienne, il y aurait un vrai bain de sang!

Nerina continua de regarder Vlad sans trop rien dire. Pour une gamine qui tue toujours sans le vouloir, la mort était tout sauf une solution à ses problèmes.
Mais elle l’écouta, accordant toujours une grande attention à ce qu’il pouvait lui dire.

Quand il parla de lui donner quelque chose, elle faillit s’offusquer presque aussi vite. Mais elle pouvait comprendre qu’il veuille lui faire un petit cadeau avant la suite des évènements...
Elle déballa donc le petit paquet, et écarquilla les yeux en voyant ce qui s’y trouvait.
"Merci Vlad ! J’en prendrai soin !"

Sans hésiter, elle passa la petite dague à sa ceinture. Puis, elle colla un bisou timide sur sa joue.
"Tu pourras compter sur moi Vlad…" Jura-t-elle alors.
Et tandis qu’il s’éloignait vers Armetia, elle lui fit un petit signe de la main tout en souriant.
"Au revoir…"
Et elle s’en alla, priant pour qu’il aille bien la prochaine fois qu’elle le verrait.

Vlad sentit que Nerina quittait l'endroit. Il la regarda s'éloigner, un brin de tristesse naissant en lui, et lui adressa un dernier sourire sincère. Il ésperait la revoir un jour dans les mêmes conditions, mais il savait que lors de leur prochaine rencontre, l'Arme aurait surement une emprise deja conséquente sur son âme.
Il tenta de detourner son attention de sa petite protégée, et se reconcentra sur Armetia, en priant intérieurement pour que rien ne lui arrive. Il regarda son amante tandis que cette dernière amorcait un timide baiser que Vlad lui rendit. Puis il plongea son regard dans le sien, mais avec un air grave cette fois :

"Oh que si tu vas m'abandonner! J'sais pas c'que cette arme va m'faire, mais j'veux pas que tu reste à mes côtés, ce serait trop dangereux pour toi et le gosse!"

Cet air grave restera a jamais sur son visage désormais. Il continua sur un ton un peu moins strict :

"J'ai pas grand chose à t'offrir apart c'que je ressens pour toi...
J'vais donner l'ordre à mes hommes postés près d'Eagol de toujours garder un oeil sur notre fils. J'lui apporterais pas d'enseignement, ni de protection, mais au moins comme ca j'suis sûr qu'il ne lui arrivera rien..."

Il lui prit la main, et lui dit :

"Va à l'écurie de Galiä...Y a mon destrier la-bas, ainsi que quelques équipements...Tu y trouveras mon fléau...J'me doute bien que ca t'interesse pas, mais un jour, faudra bien qu'Angel ait une arme, et j'aimerais que ce soit celle-là..."

Puis, il détacha une lourde bourse accrochée à sa ceinture, contenant au moins mille piecettes, puis il la tendit à Armetia, avant de lui dire :

"Si la-dessous tout m'appartient, ca on va dire que c'est c'qui me revient de droit...Avec ca tu pourras payer c'qu'il faut pour notre fils!"

Vlad lacha à présent à regret la main de son amante, et lui dit sur un ton désolé :

"C'est tout ce que j'ai à t'offrir...
Désolé d'être comme j'suis! J'suis un pourri, c'est pas nouveau, et ca va empirer, mais j'aurais au moins fait quelque chose de moral dans ma vie!"

Tandis qu'il regardait Armetia, son regard fut detourné par une bagarre qui éclatait non loin d'eux depuis quelques minutes. Vlad commencait sérieusement à être agacé. Sa main effleura son arme, mais il resista à la tentation. Il ne devait pas s'en servir pour de telles futilités.

Il décida d'ignorer pour le moment la bagarre, et se reconcentra sur ce moment exceptionnel, fixant tour a tour Armetia et Angel...

Armetia essayait d'avoir un visage neutre mais vu la situation, elle n'en fut pas capable. Quelques larmes coulaient délicatement le long de son visage, en écoutant doucement les paroles de Vlad...

-Je t'en prie, Vlad... ne me demande pas de ne pas être présente... Je ne pourrai pas supporter ce que l'arme va te faire à distance... Ça serait trop dur...

Elle lui fit un merveilleux sourire malgré son regard triste, qu'elle gardera pendant des mois voir des années...

-Si tu insiste vraiment, et que tu ne tiens vraiment pas à ce que je sois là, je vais accepter ton choix. Mais ce n'est pas pour moi que je le fais, c'est pour toi, je .... je t'aime Vlad et c'est pour ça que je vais accepter de rester à l'écart. Par contre, je n'hésiterai pas à m'en mêler si le bruit court, et si tu as besoin d'aide, jusqu'à mes oreilles...

Bien sûr, elle le ferait, et elle tiendrait parole. Elle serait là... Lorsqu'il lui prit la main, la belle la pressa légèrement ne voulant jamais la lâcher. Et il lui parla de ses hommes postés près de son village. Armetia le regarda avec un visage reconnaissance, sachant fort bien que malgré la distance, il veillerait sur son fils. Elle lui en serait éternellement reconnaissante.

-C'est sûr qu'un jour, ton fils aura besoin d'une arme et ton fléeau lui sera remit comme tu le veux, ne t'inquiète pas... par contre, je ne peux pas accepter cet argent.. ton argent, Vlad.

Elle regarda la bourse sans vraiment avoir l'intention de la prendre, mais elle se décida de le faire tout de même après plusieurs secondes d'hésitation. Elle savait qu'il savait qu'elle en avait de l'argent, mais elle ne voulait pas le blesser en la refusant. Elle baissa légèrement la tête pour reprendre un visage souriant. Puis planta ses yeux dans ceux de Vlad, en rangeant la bourse dans son décolté.

Lorsqu'il relâcha sa main, la belle replaça la sienne sur la joue de son amant.
-C'est énorme ce que tu viens de nous offrir Vlad... je t'en serais éternellement reconnaissante pour tout ce que tu as fait pour moi, pour nous. Tu n,es pas un pourri et tu ne le sera jamais, si tu l'es ce sera à cause de cette arme maudite, pas toi... Et si tu étais vraiment un pourri aurais-tu accepté ton fils comme tu l'as fait ?

La belle s'interrompit pour tourner son visage vers la bagarre qui se déroulait derrière elle. Et lorsqu'elle vit Alanna se diriger pour porter le coup de grâce, la belle tendit la main devant elle et balaya l'air vers la droite pour les repousser tous les deux le plus loin possible... Elle règlerait leur cas plus tard...

Elle se retourna vers Vlad, en souriant, tout en pressant son fils qui rigolait, en regardant son père, contre elle.

-Tu es un homme bon, Vlad... Je t'aime et t'aimerai toujours....

Puis, elle l'embrassa dans un baiser plus passionné que le précédent, tout en passant sa main de libre sur la nuque de son amant et du père de son fils...

Vlad savoura ce baiser, sûrement le dernier qu'il recevrait d'une femme, et qui plus est de cette femme. Quelques secondes plus tard, il lui dit sur un ton ferme :

"J'me servirais jamais de cet argent! Plus maintenant!
Bientôt, me nourrir sera plus qu'mon unique besoin, et cette arme saura m'procurer de quoi manger!"

Lors de la dernière remarque d'Armetia, l'homme ne put s'empecher de rire. Il regarda Armetia dans les yeux, et lui dit :

"C'est p't'être ce fils qui m'aura fait douter un instant de moi!
Veille à ce qu'il ne devienne pas comme son père!"

Puis il baissa la tête, le regard vers le sol, la mine dépitée. Il soupira longuement. Il était temps de partir. Bientôt, deux nouvelles armes referont surface. Spaz devrait tout faire pour en avoir une, tandis que Vlad se battrait pour que personne n'ait la deuxième.

Son regard se porta vers son fils. Il ne le verrait jamais grandir. Et son fils n'aurait jamais de père à prendre comme modèle. Cela valait-il peut-être mieux ceci dit...

Enfin, il regarda Armetia. Il venait de se rendre compte qu'il l'aimait. Mais peut-être aurait-il du s'en apercevoir avant? Cela aurait certainement tout changé. Mais il était trop tard. Les quelques victimes occasionnées par l'Arme Celeste avaient renforcé son contrôle sur Vlad. Désormais, il ne sentait presque plus son poids, comme si elle était scindée en lui.
Non, c'était trop tard. Et puis prendre le risque de veiller sur sa famille avec cette arme était bien trop dangereux pour eux.

Il lui prit sa main libre à l'aide des deux siennes, et la couvrit de baisers, avant de lui dire :

"Je t'aime Armetia..."

Puis, sans même un baiser d'adieu, il quitta la ruelle à grandes enjambées, le coeur lourd. Cependant, son âme était désormais légère, plus encore qu'une plume. Il avait prit ses précautions vis à vis de sa famille, à savoir Nerina, Angel et Armetia. Il leur avait enfin avoué ce qu'il ressentait pour eux, et il leur avait surtout donné la précaution de ne plus jamais l'approcher.

Il savait qu'il avait des amis quelque part. Mais désormais, ses seuls liens à l'avenir seraient ceux qu'il porte à son frère d'arme Spaz, et à ses hommes, prêts à se battre pour lui...

Armétia était tellement heureuse durant les secondes où elle passa près de Vlad... Elle l'écouta, non sans laisser les larmes couler, attentivement et en gardant son plus beau sourire sur son visage pour lui. Elle souhaitait de tout coeur le revoir et ce même s'il avait changé.

Elle resta collée à lui durant tout le temps où il lui parla.

-Qu'il devienne comme son père, ne me dérange pas, pas le moindre du monde. Tout ce que je t'ai dit était sincère et vrai, j'espère te revoir Vlad et même si tu as changé ta place sera toujours réservée dans mon coeur.

Elle savait qu'il n'était pas l'homme le plus romantique mais elle le savait sincère et ça elle en était fière. Elle sera son fils contre lui, tout en gardant l'autre main sur la nuque de son amant jusqu'au moment où il commença à s'éloigner et qu'il lui prit la main.

-Je sais qu'il y a d'autres armes qui vont arriver... je sais ce que Spaz veut faire, je le vois en toi, si ça peut t'aider... je veillerai sur lui, il l'aura, je l'y aiderai...

Elle aurait aimé passer du temps avec son fils, mais elle se promit qu'après elle le ferait et qu'elle prenderait son temps pour lui apprendre tout ce qu'elle savait...
Lorsque Vlad lui dit les mots qu'elle avait rêve de l'entendre dire, elle sourit... malgré qu'en disant ces mots, il ait décidé de partir ... Elle le regarda partir le visage mouillé. Son fils ayant senti sa peine se mit également à pleurer tout en tendant les bras vers le hors-la-loi...

-Je t'aime également, Vlad.... On se reverra... bientôt....

Ce fut seulement lorsqu'il eut disparut de son champ de vision, que la mère et son fils partirent vers le cheval blanc qui se trouvait non loin... Mais elle entendit un bruit pas très loin et soupira...

-Alanna.... je l'avais oublié...

Mais cette fois Armétia intervînt trop tard, Alanna était folle furieuse d'avoir été attaquée comme un vulgaire gibier alors qu'elle traquait Armétia pour la suivre, n'ayant rien de mieux à faire et n'ayant plus de maison, ni de famille. Lorsque la Cheftaine d'Egaol s'avança, ce fût pour voir la main gauche du Hanyô soulever l'homme par la gorge et sa main droite lui traverser le torse de part en part! Elle laissa sa main là un instant, puis la retira et laissa tomber le marchand d'esclaves au sol, mort. Elle observa son bras droit et déclara:-Beurk, sa pue et c'est salissant! Je vais avoir besoin d'un bain et de nouveaux vêtements...

Armetia fut estomaquée de voir Alanna agir si rapidement et facilement... Elle la regarda faire puis se dirigea vers elle, le regard noir. Elle était furieuse, totalement furieuse, ce n'était pas le bon moment pour la déranger. Elle était tellement triste du départ de Vlad mais se promit de la revoir un jour....

Une fois près d'elle, la belle se mit à sa hauteur, tout en gardant son fils près d'elle.

-Alanna, tout ne se règle pas de cette manière et je ne veux plus que tu tues pour cette raison... C'est beaucoup trop facile.... de régler ses problèmes comme ça... Et cette manière de tuer n'est pas digne de toi, c'est macabre et dégoutant.

La belle s'installa par terre et plaça son fils sur ses jambes... Puis, retourna son regard vers Alanna.

-Tu vas devoir apprendre à te contrôler ma chère...

Alanna mit ses petits poings sur ses hanches et déclara:- Toute ma vie on m'a répèté qu'en dehors d'Esméa je serais vue comme un monstre. On m'a dit qu'on tenterais de me faire du mal et que je devrais apprendre à me débrouiller seule si je partais. On m'a bannie pour toujours et je n'ai plus personne car Raziel à tué mon père. Il m'a appris que ma vie était le bien le plus précieux que j'avais et de toujours suivre mon instinct, que c'est comme ça que lui, avait survécu. Cet homme là à voulu m'attrapper et me faire du mal. J'ai résisté alors il a sorti son épée. J'ai essayée de le décourager, mais sans succès. J'ai donc du le tuer. Et pour la manière, je vois pas ce que sa change,on meurre tous un jour de toute façon. Elle prit un air moins brave et déclara:- Je m'excuse de vous avoir pistée et dérangée encore...mais je n'aime pas être toute seule et je ne sais pas où aller...

Armétia resta assise et regarda Alanna, son regard avait changé, il était devenu comme une mère qui veut protéger son enfant. Elle savait que la jeune femme était impulsive et instinctive, mais elle savait qu'elle pourrait l'écouter sans faire de bêtise.

-Alanna, je ne dis pas qu'il ne faut jamais tuer pour avoir du respect, je serais très mal placée pour te dire ça étant donné que j'ai tué beaucoup plus de gens que tu n'en tueras jamais.... Mais tu me connais, je ne veux pas qu'il t'arrive malheur et agir comme tu l'as fait aurais pu être dangereux s'il n'était pas seul. Et je ne veux pas qu'il t'arrive malheur...

Elle prit une pause pour regarder son fils jouer avec un écureuil et se leva doucement pour se mettre devant elle.

-Nous commettons tous des erreurs dans la vie, parfois elles sont plus graves qu'on le croit et je serai toujours là pour t'apprendre ce que tu ne sais pas... comme ton père m'en a fait la demande.

Elle plaça sa main droite sur la joue d'Alanna et la regarda dans les yeux...

-Personne n'aime être seule, surtout une femme... Et c'est ce que tu es en train de devenir ma douce.... ton corps change et tes pouvoirs également.... Je suis certaine que le chevalier Sombre aurait pu t'aider pour tes pouvoirs, mais pour le côté femme qui d'autre qu'une femme peut te l'enseigner ?

Elle lui fit un léger clin d'oeil, tout en écoutant Angel rire aux éclats.

Alanna sourit et dévoila ses crocs. Elle observa un moment Angel et déclara:- Même 100 humains comme le type que je viens de faire la peau ne pourraient m'atteindre. Je suis trop vive et trop forte pour eux. Je suis un monstre vous savez, pas une simple fillette fragile qui ne peux pas ce défendre toute seule...à la simple mention du Cavalier Sombre, elle ce mit à gronder légèrement et elle déclara d'une voix acide:- Je le hais! Il m'a traitée comme un vulgaire animal et de plus, il n'a pas peur de mes griffes! La prochaine fois que je le croise, je le tuerai! Papa n'aurait pas laissé passer l'offense qu'il m'a fait, j'en suis sûre! Il l'aurait saisit par la gorge et l'aurait balancer contre un arbre! Elle reprit son calme et écouta attentivement les paroles d'Armétia. C'est vrai qu'elle commençait à changer...

Armetia soupira aux paroles de la jeune femme. Pourquoi croyait-elle qu'elle était un monstre alors que son père était comme elle et que plusieurs autres personnes étaient dans le même état qu'elle ??

-Tu sais, tu n'es pas un monstre et j'aimerais bien que tu t'enlèves cette sale idée de dans la tête... car ton père n'aurais pas apprécié que tu parles comme ça de toi, alors qu'il était également comme toi...

Elle secoua la tête de découragement...

-Tu sais c'est quoi ton problème ?? Tu te crois plus forte que réellement... Je ne dis pas que tu ne l,es pas, car c'est faux ... mais crois-moi, il y a des personnes qui viendraient à bouts de toi sans problème... Ça c'est pareil pour tout le monde... Il y a des gens plus fort que toi et plus fort que moi... Il ne faut pas que tu crois que t'aurais pu battre 100 hommes, comme tout à l'heure, sans problème car ce n'est pas vrai... Ils auraient eu amplement le temps de te blesser avant qu'ils ne tombent tous...

Elle rit doucement aux paroles qu'elle eut d'InuYasha, en repensant au Cavalier Sombre. C'est vrai qu'il était impulsif et instinctif, il n'aurait jamais accepté qu'on s'en prenne aux personnes qu'il aimait.

-C'est vrai que ton père était impulsif, mais il n'est plus là et il faut arrêter de penser à ce que lui aurait fait face à cet homme. Peut-être que cet homme a de belles valeurs ou capacités mais... bon...

Elle n'en était pas très certaine et c'est pourquoi elle fit un merveilleux sourire à Alanna...

Alanna écouta attentivement les paroles de son aînée. Comme son père, après un temps, elle finit par s'asseoir à la manière d'un chien. Ses oreilles bougeaint de temps en temps. C'est vrai qu'elle exagèrait peut-être sa force, mais au village seul son père était capable de la faire ce soumettre. Pas un autre enfant ni un autre adulte ne parvenait à la mettre au plancher. Puis elle demanda bien innoçament:- Bah, si je ne suis pas un monste, je suis quoi alors? J'ai une force physique et des capacitées débiles, des griffes tranchantes comme des lames de rasoir et des crocs de bête sauvage. Pourtant je parle et je raisonne comme n'importe quel être humanoïde. Elle plissa les yeux lorsqu'elle parla du Cavalier Sombre et elle reprit:- Je n'aime pas son odeur. Il empeste la mort comme si elle marchait à ses côtés. Quand je regarde ses yeux, j'ai l'impression de voir les fantômes des horreurs qu'il a commis. Et de plus, je ne comprends pas comment un elfe peux avoir la peau noire. Vous êtes une pure elfe et pourtant, votre peau est blanche. Il doit peut-être venir d'un pays lointain au sud?

Armétia secoua doucement la tête pour montrer qu'elle n'était pas d'accord. Elle ne savait pas comment expliquer à la jeune femme que tout ce se jouait pas dans l'apparence.

-Tu es à moitié-humaine... c'est tout... il n'y a ni monstre, ni horreur en toi. D'accord, tu as la force et la capacité d'un bête, mais tu as un coeur humain. Et c'est ça l'important ma belle. Le coeur... l'intérieur est plus important que l'extérieur.

Elle sourit à la vue de son fils qui marchait à quatre pattes pour réussir à suivre le petit écureuil pour l'attraper et jouer.

-En ce qui concerne, le Cavalier Sombre. C'est vrai qu'il n'est pas net. J'ai senti, tout comme toi, l'odeur de la mort autour de lui, du sang et de l'horreur. Mais, peut-être que ses intentions sont bonnes... Il a de grands pouvoirs mais peu expérimenté. Je ne peux rien contre lui s'il est près de moi... Il est capable d'arrêter mes pouvoirs. Il ne peut guère m'en apprendre beaucoup...

C'est vrai que dans cette partie du monde, il y avait très peu d'elfe noir. Ils étaient très rare dès leur arrivée et le resteront toujours.. Elle comprit donc l'inquiètude d'Alanna.

-Les elfes noirs possèdent plus de magie sombre, ils sont plus aptes à la magie du combat contrairement à moi qui est plus forte sur la guérison et sur les coups à distance, comme la plupart de mes confrères. Ils sont très rares de notre côté et mes confrères ne les apprécient guère, c'est une haine réciproque.

Alanna écouta attentivement les dires de l'amie de son défunt père. Les explications sur les elfes noirs la laissèrent perplexe. Donc le Cavalier Sombre avait la faculté d'annuller la magie. Étrange, mais pratique. Elle resta assise par terre, observant Angel, tout en jouant avec une mèche de ses longs cheveux blanc argentés. Puis elle poussa un soupir et son estomac émit un puissant gargouillement. Elle demanda alors:- Vous auriez quelque chose à manger? Je n'ai pas eu de chance à la chasse aujourd'hui, je n'ai rien avalé depuis hier soir. Et je n'ai pas d'argent, alors je ne peux pas m'acheter quelque chose.

Armétia émit un rire mélodieux face à la naïveté dans ces paroles. Elle fit un sourire ravissant à Alanna et claqua dans ses doigts. un bon repas leur apparut comme par magie. Angel resta complètement indifférent à toute cette nourriture, il continuait à jouer sur le sol.

-Je ne crois pas que les habitants de la maison la plus proche vont rigoler en voyant leurs plats totalement disparus... mais bon...

Son fils s'approcha d'elle et commença à pleurer. L'elfe sourit, mais soupira en même temps. Elle savait qu'elle serait capable de l'élever comme il se doit, mais sans père.... il y aura un vide dans son coeur de jeune hors-la-loi... aucun homme ne pourrait remplacer le Vlad qu'elle avait connu.... [hrp: ah l'amour]

Elle prit son fils ainsi qu'une petite bouteille de lait qu'elle avait également fait apparaître avec tout le reste... Puis, cala son fils contre elle en lui donnant à boire.

-Alanna, que comptes-tu faire maintenant ? Je vais probablement devoir retourner dans ton village pour m'assurer que tout se passe bien et comme le shaman n'a plus son mot à dire, je peux te permettre de venir avec moi... si tu le veux....

Alanna émit un grondement sonore et claqua des dents à la mention du shaman. Elle continua à montrer ses signes de colère, jusqu'à ce que l'enfançon émette un gémissement qui précédait les pleurs. Alors elle ce calma et ravala ses grondements animaux. Elle répondit:- Il n'a peut-être plus son mot à dire, mais la loi est la loi. J'ai été bannie et je n'ai pas le droit d'y retourner...si on fait entorse à la loi que pour moi, sa sera l'anarchie...et si je retourne là-bas, je ne pense pas être capable de résister à l'envie de lui passer mes griffes au travers du corps...elle prit une cuisse de poulet et prit une bouchée rageuse. Décidément le retour à la maison n'allait pas être facile!

Armétia savait que la jeune femme avait raison, seulement elle ne voulait pas la laisser seule.

-Alors que comptes-tu faire ? Si tu ne retournes pas à ton village où vas-tu aller ??

L'elfe savait très bien où elle pourrait aller, seulement elle ne voulait pas la forcer. Elle regarda son fils dormir et ne put s'empêcher de penser à Inu... mais elle retourna un regard souriant vers la jeune femme devant elle.

-Tu sais que mon village sera toujours le tien, n'est-ce pas ? Tu peux y aller quand tu veux, ma maison restera ouverte pour toi lorsque je n'y serai pas...

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