Une nouvelle ère commence...

Toute la population de Galiä était rassemblée aujourd'hui, à la Cathédrale de Kithahara. Des personnes ayant soutenu depuis toujours le pouvoir royale, des personnes qui s'étaient autrefois rebellées contre celui-ci et même personnes de passages s'étaient agglutinées devant l'édifice religieux pour voir qui allait les gouverner désormais. Depuis la mort de Kratos, il était vrai que le pouvoir avait été très instable, changeant de mains à plusieurs reprises. En ce jour ensoleillé et chaud cependant, tout semblait différent. Chacun avait une impression de renouveau, d'espoir concernant l'avenir. Le peuple "royaliste" avait connu des heures très sombres depuis quelques mois, enchainant guerre sur guerre. Tous espéraient que ce nouveau venu aux cheveux rouges allait les tirer du pétrin dans lequel ils se trouvaient. D'ailleurs, ce mystérieux individu se tenait sur une petite estrade sur le seuil de la Cathédrale, ayant à ses côté Everiane, brave jeune femmes ayant assuré la régence quelques temps. L'homme que peut de gens avaient aperçus par le passé prit la parole.

"Eh bien...Ça en fait du monde pour moi! Je m'appelle Gabriel Aurion, ne me demandez pas d'où je viens ni ce que je fais ici, c'est une trop longue histoire. Concernant mon nom, oui c'est le même que celui du héros Kratos l'Acien, mais je n'ai rien à voir avec lui!"

**Peuh...Ils sont tous moches.**

"Hum...Vous avez besoin d'un chef fort et qui n'a pas froid aux yeux...Je me propose pour ce rôle. Raziel, votre ancien souverain, est mort dans des circonstances sombres mais je crois savoir ce qu'il s'est passé...Les Hors-la-Loi l'ont assassiné! Oui, chers frères, alors qu'il visitait ce nouveau continent plein de bonnes promesses, ces chiens de renégats lui ont tendu une embuscade. Malheureusement, je suis arrivé trop tard et son corps gisait sans vie au milieu d'une clairière...au milieu de plusieurs dizaines d'ennemis! Consolez-vous de ceci: il aura emporté nombre de ces raclures dans sa chute!"

Des rumeurs de conversations s'élevèrent dans la foule. Gabriel laissa faire, savourant l'effet produit par son mensonge. Il pouvait parfaitement discerner l'amertume et la colère dans les yeux de son futur peuple. Il sourit et leva la main pour faire taire son auditoire.

**Eheh, voilà comment débuter une guerre avec classe...**

"Ne vous alarmez pas: vous avez perdu un meneur d'une grande force, vous en avez retrouvé un capable de rivaliser avec nos ennemis. Raziel était un bon Roi, mais trop jeune! L'expérience de mes longues années passées sur ces terres, et au dessus (oubliez ça), m'ont appris à gouverner avec droiture et clémence. Je vous remercie d'avance pour la confiance que vous allez, j'espère, m'apporter."

Il se retira d'un pas pour être juste à côté de Everiane tandis que tout le monde applaudissait avec véhémence. Le grand homme aux cheveux rouges profita de cette clameur pour se pencher vers Everiane et lui chuchota à l'oreille:

"A vous de parler, vous savez ce que vous avez à dire...Pas un mot en contraction avec ce que j'ai dit sur la mort de Raziel; ils ont besoin de savoir que leur ancien chef est mort dans l'honneur, plutôt que massacré par un sale gamin hybride..."

Il se tint ensuite à nouveau droit, souriant aux gens qu'il allait mener à présent, tandis que Everiane s'avançait...

-*Sedentaire*- Nombre de messages : 35 Age : 32 Date d'inscription : 16/08/2007

En quelques semaines, Everiane semblait avoir pris une dizaine d’années en pleine face.
C’est ce que les gens les plus proches de l’estrade se dirent en la voyant, le visage fermé, au côté de Gabriel.
Elle ne ressemblait plus vraiment à la jeune femme, les yeux rougis par les pleurs, qui leur avait annoncé, au retour de Dokhassie, que Raziel avait péri dans des circonstances qui leur étaient inconnues.
Elle avait alors tout naturellement repris la régence qu’elle avait abandonnée pour le temps d’une semi conquête.

Bien sûr, elle n’avait pas quitté son air rude, ses manières un peu brusques et ses tenues de cavalière. Mais le chagrin marquait son visage et des cernes sombres soulignaient son regard rouge sang.

Durant le discours de Gabriel, elle avait gardé le dit regard fixé sur la foule, scrutant sa réaction. Elle semblait bien l’accepter, ce Gabriel.
Eve pouvait comprendre… Il avait débarqué, un beau jour, et lui avait sorti une histoire totalement tordue. Elle l’avait d’abord pris pour un fou… Et lui avait fait savoir son avis dans des termes très colorés. Puis elle avait croisé son regard… Le même que le sien… Et que celui de Raziel. Que pouvait-elle dire à cela ?

Evidement, Gabriel n’avait pas eu la vie facile.
Eve était perpétuellement sur les nerfs et les termes colorés avaient continué à fuser. Mais il n’avait pas l’air de le prendre plus mal que Raziel.

Finalement, elle s’avança face à la foule après avoir lâché un de ses rares sourires au nouveau roi.
"Mes amis… La dernière fois que je me suis adressée à vous, c’était pour vous annoncer la mort de notre roi."
Elle inspira profondément, et reprit.
"Sachez que nous n’avons pas pris une telle décision à la légère ! Elle a été mûrement réfléchie ! Mais nous avons besoin d’un dirigeant fort pour nous mener contre les nouvelles puissances qui se lèvent face à nous. Je n’ai pas cette envergure…"
Elle eut un léger sourire d’excuse et se tourna à moitié vers Gabriel.
"Sa majesté, Gabriel, s’est montré particulièrement persuasif sur ce point…
Et je lui souhaite la bienvenue sur le trône de Galia."
Elle se tourna entièrement vers Gabriel et s’abaissa lentement. Tout le monde savait qu’elle avait gardé des séquelles de sa chute, à la bataille de la plaine. Que sa jambe était restée bien raide et que les escaliers étaient devenus une véritable torture pour elle.
Mais elle finit par s’agenouiller devant le roi et, comme un seul homme, la foule fit de même.
Finalement, la pilule était bien passée…

Gabriel sourit avec fierté. Il n'était pas fier du peuple qui s'agenouillait devant lui, non, ça c'était normal! il était plutôt fier de lui même. Il releva Everiane en lui prenant délicatement la main, vu qu'elle semblait un peu indisposée par cette position. Il leva ensuite le bras de la jeune et dit d'un ton solennel:

"Mesdames et Messieurs, je vous présente notre nouvelle cheftaine des armées! J'ai décidé de confier ce haut poste à la jeune demoiselle que voici car il est normal de la récompenser pour les loyaux services qu'elle a donné au pouvoir royal depuis quelques temps..."

Une nouvelle salve d'applaudissements retentit, alors que les sujets étaient encore à genoux. Gabrile sourit de nouveau en lâchant la main de Everiane. Il fit cesser le bruit puis termina.

"Bien, je ne crois pas avoir à faire d'autres annonces, vous pouvez retrouver vaquer à vos occupations!"

Le nouveau roi quitta ensuite l'estrade calmement. Il alla ensuite s'asseoir sur un muret en retrait, à l'abri des regards. Il ne savait pas si Everiane l'avait suivit, mais il était perdu dans ses pensées.

**Bon, j'ai embobiné cette bande d'idiots et me voilà à la tête d'un peuple...Ça le fait comme retour! Mais maintenant que cette histoire de nouveau continent est terminée, je n'ai plus aucune raison de rester ici...Pourtant Il ne m'a pas rappelé. En tout cas, si Il ne m'a pas fait revenir, c'est que ce que je fais lui plait...Je vais m'installer peinard dans mon nouveau palais et je vais tenter de le contacter.**

Il resta assis là, à réfléchir, laissant le soleil lui dorer la peau: cela faisait très longtemps que ça ne lui était pas arrivé.

-*Sedentaire*- Nombre de messages : 35 Age : 32 Date d'inscription : 16/08/2007

Everiane se sentit très bête, sur le coup. Ca, c’était pas prévu au programme.
Elle remercia tout de même Gabriel d’un léger sourire, et, du coin de l’œil, elle le vit quitter l’estrade sous les hourras de la population.

D’un signe de la main, elle donna congé à tous les autres idiots qui attendaient, au pied des petits escaliers, que leur nouveau roi les remarque.
Puis, elle le suivit.

Lorsque Gabriel fut assis, elle s’adossa à un mur, les mains dans les poches, et attendit.
Observant chacun de ses traits, elle grava son expression dans sa mémoire.
Après plusieurs secondes d’un silence presque religieux, elle prit enfin la parole.

"Vous aimez beaucoup jouer… Il faut croire que c’est de famille.
Mais n’oubliez pas que vous dirigez un peuple désormais. Vous avez des responsabilités… Vous les avez tellement bien enroulé autour de votre petit doigt qu’ils ne feront plus un geste sans votre approbation.
Ce n’est pas un reproche… C’est de cela dont ils avaient besoin. Mais essayez juste de vous en souvenir."

Elle avait parlé doucement, presque dans un murmure.
On ne sentait pas percer les sarcasmes et les moqueries habituelles, qu’elle n’avait même pas abandonnés pour son petit discours, alors qu’elle parlait au roi.

"Merci au fait… Je ne m’y attendais pas…"
Après tout, dés son retour de Dokhassie, elle avait transféré le commandement des cavaleries à quelqu’un d’autre.

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